Gaëtan, 31 ans, médecin généraliste remplaçant
« Je me suis engagé dans cette mission pour plusieurs raisons. D’abord parce qu’on m’y a appelé. En effet, un appel a été lancé via le réseau du diocèse de Nantes pour trouver des bénévoles volontaires pour cette mission. Il était donc important pour moi de répondre à cet appel au service des autres. Ensuite, je crois que, comme beaucoup de Français en cette période de confinement, j’avais à cœur de me rendre utile, et ce projet me permettait de mettre en œuvre mes compétences au service des plus démunis. Les cabinets de médecine de ville se vidant pendant le confinement, il devenait très frustrant de se sentir paradoxalement inutile en cette période de crise sanitaire. On m’offrait ici une véritable chance de devenir à nouveau utile, et de surcroit envers une population qui a cruellement besoin d’aide.
Ma mission principale dans le projet du centre de Saint Aignan est d’assurer en équipe avec une infirmière et les équipes de la Protection Civile une surveillance médicale rapprochée des patients présents dans le centre. En effet, nous accueillons des patients porteurs du Covid-19 sans signes de gravité mais dont la situation sociale est qualifiée de précaire, empêchant une autosurveillance de qualité pour ces derniers, tout autant que le respect des mesures barrières. Ainsi notre rôle est de surveiller chez les patients, les signes de gravité qui pourraient survenir, ainsi que les critères de guérison, le tout dans un cadre organisé et sécurisé. En partenariat avec différentes organisations nous essayons également de prévoir pour ces patients une sortie dans de bonnes conditions en essayant par exemple de trouver un hébergement à ceux qui n’en n’ont pas.
Pour des raisons organisationnelles durant la période de confinement, mon épouse et mes enfants ont quitté notre maison à Nantes. Malgré les difficultés dues à l’éloignement et la solitude pour moi, et à la gestion des enfants sans leur papa pour mon épouse, cette configuration m’a permis d’exercer ce volontariat dans des conditions sereines quant au risque de contamination de mes proches.
J’ajouterais ici de nombreux remerciements :
– Au Dr Marie-Claude Bottineau d’abord, en charge de cette magnifique aventure, dont l’expérience impressionnante, nous a permis d’évoluer dans des conditions particulièrement favorables.
– A la Protection Civile ensuite, que je ne connaissais que de nom et dont l’identité profonde et les missions m’étaient totalement inconnues. J’ai donc eu la joie de découvrir cette association dont la diversité des profils n’a d’égale que la commune motivation de chacun permettant de développer rapidement des projets organisés et structurés ! Une vraie richesse !
– A toute l’équipe médicale volontaire, infirmières et médecins, avec qui nous partageons la charge du suivi médicale. Les équipes changeant quotidiennement le défi est de taille mais grâce aux idées et à la bienveillance de chacun, le travail est réalisé et j’ose même dire qu’il est fort bien réalisé.
– Enfin et comme toujours, aux patients. Car dans notre profession, malgré les bouquins et les études c’est bien d’eux que nous apprenons le plus. Leur vie, leur histoire, leur parcours, leur ressenti, leur détresse, leurs peurs, leur joie, leurs sentiments autant que leur satanée maladie et ses symptômes sont autant de puits de savoir sur la dignité et sur l’HOMME qu’on ne peut découvrir qu’à leur cotés. »